Rendez-vous en ligne, téléconsultation, dossier de santé électronique… Les outils numériques investissent déjà notre rapport quotidien à la santé. Pourtant, ce sont aujourd’hui des dispositifs bien plus ambitieux, fondés notamment sur l’intelligence artificielle ou la réalité virtuelle, qui laissent entrevoir une transformation radicale du secteur.

LA COVID-19 COMME ACCÉLÉRATEUR

La pandémie de COVID-19 a mis à jour les grandes mutations qui traversent le secteur de la santé. A commencer par la numérisation croissante de celui-ci. Face aux nouvelles problématiques posées par les confinements successifs, le recours au numérique s’est révélé inévitable.

Les médecins ont été les premier.ère.s témoins et vecteurs d’une explosion du nombre de prises de rendez-vous en ligne et d’actes de télémédecine. Déjà considérées comme des mastodontes du domaine, des scale-ups comme Doctolib ou Doctissimo connaissent ainsi une croissance sans précédent depuis 2 ans. Le secteur public n’est pas en reste : des dispositifs de recherche de cas-contacts pour surveiller les flambées épidémiques ont vu le jour. A partir de janvier 2022, il sera même possible d’accéder en un clic à son « dossier médical partagé », version numérique du cahier de santé.

Les avantages induits par la transition numérique n’ont d’ailleurs pas manqué de séduire professionnel.le.s et utilisateur.rice.s. Réduction des coûts, solution aux déserts médicaux, palliatif au manque de personnel, gain de temps : le numérique a parfois des airs de remède miracle. A l’image de Doctolib, c’est aussi l’occasion de cultiver la coopération public-privé. En effet, ces entreprises viennent à l’appui des métiers traditionnels de la santé pour apporter une expertise issue de la communication ou du management.

IA ET RÉALITÉ VIRTUELLE

Néanmoins, c’est désormais le domaine des technologies de pointe en matière de recherche médicale qui suscite à la fois les espoirs et les convoitises. De nombreuses start-up se sont donc positionnées sur la confection d’objets de santé connectés, l’intelligence artificielle (IA), la réalité virtuelle ou encore la réalité augmentée.

Il faut dire que les perspectives du secteur sont alléchantes. Selon une étude d’Accenture, les seuls systèmes d’IA pourraient répondre à 20 % de la demande clinique non satisfaite et, d’ici 2026, permettre à l’industrie de la santé d’économiser 150 milliards de dollars par an. Les applications d’IA peuvent effectivement accomplir des tâches chronophages et analyser rapidement d’immenses quantités de données. Une IA mise au point récemment offre par exemple la possibilité de déterminer le génome de 200 sortes de cancer, une avancée considérable.

La réalité virtuelle et la réalité augmentée sont également sources d’innovations susceptibles de révolutionner l’industrie de la santé. Certains professionnels de la santé s’entraînent déjà virtuellement à exécuter des procédures dangereuses sans avoir à exposer les patient.e.s à des risques. Du côté des patient.e.s, la réalité virtuelle donne l’occasion à des personnes atteintes d’Alzheimer de revivre des expériences spécifiques et des moments de vie heureux. Un outil multi-usage en somme, dont les potentialités semblent élargir l’horizon médical des possibles.

Finalement, la marge d’innovation du numérique, décliné au secteur de la santé, apparaît encore monumentale. Il est en tout cas certain que la santé numérique est un marché d’avenir dont la croissance au niveau mondial n’a pas fini de s’envoler.

Convaincue que le virage numérique est un enjeu majeur des années à venir, Sciences Po Lille Junior Conseil s’est justement donnée pour objectif d’accompagner les acteurs de la santé dans leur transition digitale. Forte de 3 missions réalisées pour le Ministère des Solidarités et de la Santé, notre Junior-Entreprise dispose des compétences nécessaires pour aider les services publics, entreprises et associations à mieux appréhender les mutations du secteur.

 

Christian Mouly, chargé éditorial chez Sciences Po Lille Junior Conseil